cosmogonie de Moïse
   
 

 

 

GENESE de MOÏSE



 

et l’esprit de Dieu se mouvait au-dessus des eaux.

COMMENTAIRES

 

La terre était informe et vide : il y avait des ténèbres à la surface de l’abîme, et l’esprit de Dieu se mouvait au-dessus des eaux.
L. Segond. 1880

Et-la-terre existait puissance-contingente-d’être dans-une-puissance-d’être: et l’obscurité (force compressive et durcissante) -était sur-la-face de-l’abìme (puissance universelle et contingente d'être ); et-le-souffle de-lui-les-Dieux (force expansive et dilatante) était-générativement-mouvant sur-la-face des-eaux (passivité universelle).
Fabre-d'Olivet. 1815



Le texte hébraïque

 

 


 

 

La matière, l’Etendue, ayant donc été créée au commencement [1] , ainsi qu’il a été dit, elle pouvait dans cet instant être considérée en repos, ou comme en repos.
Mais, comme dans cet Etat elle aurait été inutile, et incapable de se modifier elle-même; puisqu’il est certain, qu’un corps, qui est dans un Etat, y doit rester toujours, à moins qu’il n’en soit détourné par une cause extérieure: l’Ecrivain sacré nous dit ici fort à propos, que l’Esprit du Seigneur était porté sur les Eaux, c’est-à-dire, qu’au même instant, que la Sagesse toute puissante de Dieu eût créé [2] l’Etendue, ou la matière , par le même acte de sa volonté [3] elle lui imprima le mouvement pour la rendre capable de toutes les modifications imaginables.

 

Or comme ces modifications supposent toujours différents arrangements des parties de la matière : et que ces parties ne peuvent point avoir ces arrangements divers sans être divisées les unes des autres, et réunies par après ensemble en différents sens : il s’en suit par une conséquence nécessaire , que ce mouvement, donné à la matière, a dû être imprimé dans toutes ses parties en même temps, parce que, tout étant plein , et n’y ayant rien au delà de ce qu’on se peut imaginer être les bornes du monde, où une partie de la matière pût se retirer, pour faire place à une autre, toutes ces parties ont été obligées de se choquer l’une l’autre et de se remuer ainsi indifféremment, et en tous sens.
Et comme tout corps, dont toutes les parties font divisées et détachées les unes des autres [4] , est en un perpétuel mouvement , quoique insensible et imperceptible, et  fait ce que nous appelions un fluide, ou liquide, qui ne ressemble pas mal à cet Elément, à qui nous donnons le nom d’Eau ; c’est avec beaucoup de raison, que l’Historien sacré nous dit, que l’Esprit du Seigneur était porté sur les Eaux , comparant avec une très-grande justesse cet immense abîme d’Etendue mise en mouvement dans toutes les parties à un grand gouffre et prodigieux amas d’Eaux.

Quand je dis, que l’Etendue fut mise en mouvement dans toutes ses parties , il ne faut pas entendre cela généralement de toutes les parties, qu’on y peut concevoir. Cela veut seulement dire, que cette division fut alors poussée jusqu’à un certain point, tel qu’il était nécessaire pour produire tous les effets que nous voyons. Car je n’ignore pas, que, la matière étant divisible à l’infini, une division poussée plus avant aurait été en un sens inutile, puisqu’il faut une certaine grosseur, et configuration, pour causer certains effets, qui n’auraient point eu de lieu sans cela. Mais aussi il ne faut pas s’imaginer pour cela, qu’il ne s’y fasse pas tous les jours une infinité d’autres sous-divisions, suivant que cela est nécessaire. Une portion de matière, quelque petite qu’elle soit, n’étant pas moins divisible en elle même, qu’une autre portion, qui est plus grande , puis que l’une et l’autre est également matière, c’est- à-dire, qu’elles sont Etendue?
Voilà à peu près la manière, dont on peut concevoir que furent faites, ces Eaux, sur les- quelles l’Esprit du Seigneur était porté. C’est-à dire,

 

[1] Comme la plupart des traducteurs M. De St. Rambert voit en In Principio un , le Commencement, c'est-à-dire le début des manifestations phénoméniques, l'apparition de la matière. Dans son ouvrage la Langue hébraïque restitutée, Fabre-d'Olivet commente le terme Principe ainsi:

"Le mot BRAShITh, , dont il s’agit ici, est un nom modificatif formé du substantif RASh , la tête, le chef , le Principe agissant, infléchi par l’article médiatif B, et modifié par la désinence désignative ITh. Il signifie proprement, dans le principe, avant tout; mais au figuré, il veut dire, en principe, en puissance d'être."

 

[2] Dieu eût créé. "C’est pourquoi ces mêmes Interprètes veulent, que Dieu le père nous est marqué par cette parole Deus Creavit, Dieu le fils par celle de In principio, Et Dieu le St. Esprit par le Spiritus Domini, dont il est ici question.
Je ne prétends point contester cette opinion. Outre que je ne vois pas, qu’elle soit contraire aux principes, que je suis, elle n’est pas non plus du ressort de la Physique"

Principe / créa / Lui-les-Dieux

Frabre-d'Olivet, traduction littérale:

I. PREMIEREMENT-EN-PRINCIPE, il-créa, Ælohîm (il détermina en existence potenlielle, Lui -les-Dieux, l'Être-des-êtres), l’ipséité-des-cieux et-l’ipséité-de-la-terre.

 

.O
 

[2] Dieu le fils par celle de In principio, Et Dieu le St. Esprit par le Spiritus Domini,

PRINCIPE CREA
BRAShITH BRA

Le terme BRA (créa), dans lequel BR, recouvre l'idée de fils potentiel. Or l'idée de fils potentiel est présent dans BRAShiTh (Principe) où B est le signe de l'action intérieure et active d'ordre paternelle.
Dans la phrase BRAShITh BRA, l'unité conceptuelle BRA est extraite en une seconde unité, où laction paternelle est présente.

[2] L'esprit, et-le-souffle: OR.OH:
" Le mot hébraïque , R.OH se compose du signe du mouvement propre R , réuni à celui de l’existence élémentaire H , par le signe convertible universel W. La racine qui en résulte renferme toutes les idées d’expansion et d’exaltation, de souffle spiritueux, d’inspiration, d’animation, etc. Elle se trouve dans le chaldaïque R.ON final, dans le syriaque , et dans l’arabe ."

 

 

Principe, créa et le souffle

 

 

" MRHPTh *, générativement-mouvant.... Moyse, par un tour de phrase qu’il affectionne extrêmement, emploie ici, pour exprimer l’action du souffle dont il vient de parler, un verbe qui dérive de la même racine; c’est-à-dire, qui s'attache toujours au mot R.OH , et qui peint, comme je viens de le dire, un mouvement expansif et vivifiant. Le signe P ** qui le termine maintenant, y ajoute l’idée de génération active, dont il est le symbole hiéroglyphique. Le samaritain se sert du mot , dont la racine étant la même que celle de l’hébreu NShP lui donne le sens d’agiter d’un mouvement vital, d'animer. Au reste, le verbe hébraïque RH°OP est le même que RH°OB, avec la seule différence du caractère P substitué au caractère B : il signifie, se dilater, s'épandre, s’agiter prolifiquement. L’arabe a le même sens".

MRHPTh *, ce terme semble être construit sur la rac. MTh, évoquant l'idée de trépas, de mort.
P **, Ph, le son et P ainsi qu'il est indiqué plus haut: le son favorisant une dilatation intérieure et aussi une "mort" éventuelle.

 

 

Le partage en 5/3

 


Principe


Principe créa

[3] par le même acte de sa volonté

il ne s'agit pas de volonté manifestée mais de volonté en puissance, et considérée indépendante de tout objet comme le laisse entendre la ligature Ælohim.

 

 

Lui-les-Dieux et l'abîme de l'existence absolue (L.-l.-D.)

Le partage en 3/2

 

 

[4] Et comme tout corps, dont toutes les parties font divisées et détachées les unes des autres...

 


 

 

Zayin, Z, graphe ancien: une flèche.