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Et-il-dit.. (Dieu) suivant la grammaire
cosmogonie de Moïse
   

 

 

Fabre d'Olivet, vocabulaire radical hébraïque
Fabre- d'Olivet



 

GRAMMAIRE

Dire

(et-il-dit, sera faite lumiere)

וַיְהִי-אוֹר אוֹר  יְהִי אֱלֹהִים וַיֹּאמֶר

 

Et-il-dit (déclarant sa volonté) , Lui-l’Être-des-êtres: sera- faite-lumière;

Et-il-dit (déclarant sa volonté) , Lui-l’Être-des-êtres: sera- faite-lumière;
et- (sera) -fut faite lumière (élémentisation intelligible).

 



"Et-il-dit, Et-il-dit,,
Vaw-Yod-Aleph-Mem-Res, O-I-A-M-R. On peut voir par l’étymologie que jai donnée de ce verbe important, au chapitre VII de ma Grammaire, qu’il ne signifie pas seulement dire, mais que, suivant l’occasion où il est employé, il peut atteindre à une signification beaucoup plus relevée. Or, est-il une occasion plus importante que celle où l’Être des êtres va manifester sa volonté créatrice ? ne l’entendre que dans le sens propre, c’est le dégrader, c’est affliger la pensée de l’écrivain. Il faut comme le dit judicieusement Maimonides, spiritualiser le sens de ce mot, et bien se garder d’imaginer un discours quelconque. C’est un acte de la volonté, et comme l’indique la composition hiéroglyphique du verbe Mem-°Vaw-Res, M-°O-R, une puissance qui se déclare, se manifeste, et se réfléchit au dehors sur l’être qu’elle éclaire"

 

chapitre VII
Analyse des verbes Nominaux :
l'Inflexion verbale.



"La signification des Verbes radicaux dépend toujours de l’idée attachée à la racine sur laquelle ils s’élèvent. Quand l’étymologiste a celte racine bien présente à la mémoire, il n’est guère possible qu’il puisse errer dans le sens du verbe qui s’y développe. S’il sait bien, par exemple, que la racine Sin-Mem final, Sh-M final renferme l’idée générale d’une chose élevée, droite , remarquable, d’un monument, d’un nom, d’un signe , d’un lieu, d’un temps fixe et déterminé. Il saura bien que le Verbe Sh.O M final , qui s’en forme, doit exprimer l’action d’ériger, statuer, noter, nommer, désigner, placer, poser, etc. ; suivant les circonstances où il se trouvera employé, soit au propre, soit au figuré.


Les Verbes radicaux-composés offrent, il est vrai, quelques difficultés de plus ; car il faut joindre à la connaissance étymologique de la racine celle de l’adjonction initiale ou terminative ; mais cela n’est point impossible. Le premier moyen d’y parvenir, après l’exploration de la racine, c’est de bien concevoir la sorte d’influence que cette même racine et le caractère qui lui est adjoint exercent mutuellement l’un sur l’autre ; car leur action à cet égard est réciproque : c’est là la seule difficulté. La signilication des caractères adjoints n’est nullement embarrassante. On doit savoir que les caractères Yod, I ou J et Nun, N expriment, en leurs qualités de signes, le premier une manifestation potentielle, une durée intellectuelle ; et le second, une existence produite , dépendante et passive. En sorte qu’on peut admettre comme donnée générale, que l’adjonction donnera à l’action verbale une force extérieure plus énergique et plus durable, un mouvement plus apparent et plus déterminé ; tandis que l’adjonction, au contraire, rendra cette même action plus intérieure et plus enveloppée en la ramenant sur elle-même.

Quant à l’adjonction terminative, comme elle dépend de la duplication du signe final, elle tire aussi toute son expression de ce même signe, dont elle double l’activité. Je ne puis en parler sans connaître le signe qui sera doublé.

Mais prenons pour exemple de ces trois modifications la racine Sin-Mem final, Sh-M final que nous connaissons déjà dans son état de Verbe radical, et considérons la comme Verbe radical-composé. En prenant ce Verbe Sh-.O-M final, dans le sens de poser, qui est son acception la plus simple, nous trouverons que l’adjonction initiale, manifestant son action, lui donne dans I-Sh-°O-M final , le sens d'exposer, de poser en vue, de mettre en lieu éminent : mais si ce Verbe se présente dans un sens plus figuré , comme celui d'élever, nous verrons que l’adjonction initiale Nun, N ramenant son action en soi, lui fait signifier, s'élever l'âme, s'inspirer, s'animer, se composer, pour ainsi dire , l'esprit des parties les plus élevées et les plus brillantes de la spiritualité universelle.


Voilà pour les deux adjonctions initiales. Voici pour l’adjonction terminative ; cette adjonction se formant par la duplication du caractère final, il convient d’examiner ce caractère dans la racine Sh-M final. Or ; ce caractère, considéré comme le signe de l’action extérieure, est employé ici en sa qualité de signe collectif. Mais ce signe qui tend déjà vivement à l’extension , et qui développe l’étre dans l’espace infini, autant que sa nature le permet, ne peut être doublé sans arriver à ce terme où les extrêmes se touchent. Alors l’extension dont il est l’image se change en une dislocation, une sorte d’anéantissement de l’être, causé par l’excès même de son action expansive. Aussi le Verbe radical Sh-.O-M final, qui se borne à signifier l’occupation d’une place distinguée, éminente , ne présente dans le radical composé Sh-°O--M final que l’action de s'étendre dans le vide , de s'égarer dans l’espace, de priver de consistance, de rendre désert, de délirer, etc.


Ainsi doivent s’analyser les Verbes radicaux et radicaux-composés. Quant aux Verbes dérivés, leur analyse n’est pas plus difficile ; car, comme ils naissent pour l’ordinaire d’un substantif trilittéral, ils en reçoivent l’expression verbale. J’aurai un assez grand nombre d’occasions d’examiner ces sortes de Verbes dans le cours de mes notes sur la Cosmogonie de Moyse, pour pouvoir me dispenser de m’étendre ici d’avantage : cependant, pour ne laisser rien à désirer à cet égard au Lecteur qui me lit avec attention, je vais rapporter deux exemples.

Prenons deux Verbes d’une haute importance.créer Bet-Res-°Waw-Aleph final, B-R-°O-A final, créer et A-M-°O-R, parler, dire, déclarer. La première chose que j’ai à faire, c’est de les rapporter l’un et l’autre aux substantifs dont ils dérivent ; ce qui est aisé en ôtant le signe °Waw,°O, °W dans son acception vocale intellectuelle, qui les verbalise. Le premier me présente dans une production émanée B-R-A final, l’idée d’une production émanée, puisque un fils B-R, signifie un fils, un fruit extérieur; le second m’annonce dans A-M-R , une déclaration, une chose mise en lumière, puisqueun foyer lumineux, un flambeau M-A-R signifie un foyer lumineux, un flambeau. Dans le premier, le caractère A, est un signe de stabilité ; dans le second, il n’est qu'une transposition du milieu du mot au commencement pour lui donner plus d’énergie. Attachons-nous au premier.
Le motB-R, considéré comme racine primitive, ne signifie pas seulement un fils, mais développe l’idée générale de toute production émanée d’un être générateur. Les élémens en sont dignes de la plus haute attention. C’est d’une part le signe du mouvement propre R, réuni à celui de l’action intérieure B. Le premier de ces signes, quand il est simplement vocalisé par la voyelle-mère A, comme dans A-R, s’applique à l’élément principe, quel qu’il soit, et sous quelque forme qu’il puisse être conçu : principe éthéré, igné, aérien, aqueux ou terrestre. Le second de ces signes est le symbole paternel par excellence. Ainsi donc, l’élément principe, quel qu’il soit, mu par une force intérieure, générante, constitue la racine B-A-R, d’où se forme le substantif composé , B-R-A, et le Verbe que j’analyse : c’est-à-dire, tirer d'un élément inconnu; faire passer du principe à l'essence; rendre même ce qui était autre ; porter du centre à la circonférence ; créer, enfin.


Maintenant voyons le mot M-A-R. Ce mot s’appuie également sur la racine élémentaire A-R; mais cette racine s’étant éclairée par le signe intellectuel °O, est devenue A-°O-R, la lumière. Dans cet état, elle se revêt, non du signe paternel B, comme dans le mot B-R-A, que je viens d’examiner, mais du signe maternel M image de l’action extérieure, afin de constituer le substantif M-A-R ou M-A-°O-R; aussi ce n’est plus une action intérieure et créatrice, mais une action extérieure et propageante , une réflexion; c’est-à-dire un foyer lumineux, un flambeau dispensant la lumière dont il a reçu le principe.


Et-il-dit (déclarant sa volonté) , Lui-l’Être-des-êtres: sera- faite-lumière;
et- (sera) -fut faite lumière (élémentisation intelligible).

Telle est l’image de la parole. Telle est du moins l'élymologie du verbe hébraïque A-M-°O-R, qui veut dire répandre au dehors ses lumières ; déclarer sa pensée, sa volonté ; parler, etc. "

Commentaires

1. Et-il-dit (G.1,v.3) précédé du signe Waw, Wav, O ou W , consonne, modifie le temps* pour se transporter ici, dans une sorte, non pas de projection linéaire du présent vers le futur mais de retour, du futur inacompli vers le présent. La linéarité du temps rend inconcevable un futur inaccompli allant vers le présent , par contre celui-ci trouve sa place dans cycle végétatif cyclique répétitif: fruit-noyau puis noyau-fruit* où la dormance végétative peut être considée comme l'indication d'un futur.
* consonne emblème de l'eau: ce qui est local et plastique.
*http://www.lachristite.eu/archives/2015/06/19/32240274.html
*AB Vocabulaire radical.

2. O-I-A-M-R, Et-il-dit. déterminé par la lettre Hé ou E forme avec la signe O la racine EO exprimant l'état incompréhensible d'une chose qui n'existant pas encore, se trouve néanmoins en puissance d'exister. La suite du terme à travers la composition des racines, évoque un sorte de rejet manifestant les facultés potentielles des choses. Cette rejection trace, met en avant, pose en principe, en fondement, se livre à son impulsion, envahit l'espace.