L'abondante iconographie dédiée au roi David musicien, met en scène un personnage jeune ou vieux, couronné ou non, jouant de divers instruments: orgue, lyre, harpe, cithare., psaltérion.[1]
Roi David jouant de la cithare. Bois, VIème siècle après notre ère. Moscou
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King David whith harpe. Chapel of the Churh of Mary.1757-1767
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David jouant de la cythare.
Vième siècle,
inclus dans un psautier datant de la seconde moitié du Xème siècle.
Psautier de Paris.
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De la lente différenciation des cordophones [2] naît la harpe dont les cordes de longueurs inégales produisent chacune une hauteur de son différente, et la lyre, dans laquelle la hauteur du son dépend de la tension progressive d'une corde à une autre, dans un jeu de cordes identiques en longueur.
Harpe-lyre
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Le diamètre des cordes, très probablement constant sur un instrument, devait varier en fonction de la taille . En effet, une corde longue et de petit diamètre n'offre pas de résonance avec un grand instrument (harpe dAdATh) . De là, à interroger une proto-science muette à ce jour: quand et où le rapport diamètre-circonférence x longueur fut-il calculé pour la première fois?
Dans le thème du roi David le cordophone favori d'une époque se plaque sur un texte, commentaire ou traduction, d'un "original", le Sepher Beraeshith ou Genèse, lui-même emprunté par Esdras, lors de la première mashore, (Vème siècle avant notre ère) aux Samaritains.
Lévite s'accompagnant à la harpe. Allemagne, miniature du XIVème siècle.
La dénomination : "Kinnor" est le nom hébreu d'une ancienne lyre, dans la Bible" (Genèse IV. 21), où il est maintenant couramment traduit harpe" serait-elle plausible ?
La version des Septante puis la Vulgate de St-Jérôme conservent t'elles la substance du texte attribué à Moïse?
"et nomen fratris eius Iubal ipse fuit pater canentium cithara et organo"
Genèse chap. 4, verset 21:
W-shem âhî-ô Joubal, houâ haîah âbî chol-thophesh chi-nôr w'hoûgab.
Traduction littérale (Fabre d'Olivet):
"Et-le-nom du-frêre à lui était-Joubal, (fluide universel, principe aérien ou son, d'où découlent la joie et la prospérité), lui-qui-fut-le-père de-toute-conception-lumineuse et-digne-d'amour: (de toutes les sciences et de tous les arts utiles et agréables)." |
1 . Joub(a)l L B .O I ou J
La lecture des lettres et des racines contenues dans ce nom dont St-Jérôme a fait un maître de chant sur la guitare et sur l'orgue, un joueur de psaltérion et de guitare pour les hellénistes, laisse apparaître une idée plus élaborée complétée par le contenu attaché aux équivalences numérales des lettres.
Joubal: I ou J.OBAL
La lettre Yod, I ou J placée devant Bet ou B signe de l'intériorité. décrit une manifestation extérieure, d'un son signalé par l'intercalation du .Waw, ou .O. dans son acception verbale
BL:La lettre Bet ou B, signe de l'action intérieure et active, sans aucune extraction ni division, liée au caractère Lamed ou L, forme la racine BL:
Celle-ci " doit être conçue selon deux manières de se composer : par la première, la R. AL, qui peint l’élévation, la puissance, etc.. s’y trouve réunie au signe de l’activité intérieure : par la seconde, c’est le S. du mouvement extensif L, qui se contracte avec la R. AB dont l’emploi est, comme nous l’avons vu, de développer toutes les idées de progression, de marche graduée, etc. : En sorte que c’est dans le premier cas, une force dilatante, qui, agissant du centre à la circonférence, augmente le volume des choses, en y causant une espèce de bouillonnement, de boursouflure; tandis que dans le second, c’est la chose même qui se transporte ou qui se bouleverse, sans augmenter de volume."
A: " Dans son acception hiéroglyphique, il caractérise l'unité, le point central, le principe abstrait dune chose. Employé comme signe, il exprime la puissance, la stabilité, la continuité."
AL: les idées d'extension, d'élévation, de force, de puissance, d'étendue, le terme dieu comme principe unité de division universelle (AElohîm, Allah).
LB: Le signe expansif, réuni par contraction à la R. AB, image de toute activité intérieure, de toute force appétante, désireuse, générative, constitue une racine d’où émanent toutes les idées de vitalité, de passion, de vigueur, de courage, d'audace: c’est au propre le cœur, et au figuré, toutes les choses qui tiennent à ce centre de la vie ; toute qualité, toute faculté résultante d’un déploiement de principe vital.
LA: " C’est, en général, une expansion indéfinie, un éloignement sans terme exprimé dans un sens abstrait, par les relations, non, ne pas, point du tout. "
Résumé:
Joubal: une manifestation sonore / se déployant dans un lieu intérieur / d'une manière progressive/ en augmentant le volume des choses* présentes ou provoquant un déplacement, un bouleversement d'une chose sans changement de volume.
* "réalité plus ou moins déterminée par un contexte".
Dans la facture de la harpe, un chien et plus généralement un animal carnivore est quelque fois placé à une l'extrémité. Cet un ornement, dans le thème du roi David, n'est pas toujours présent.
Le Psautier de Paris met en avant L'humilité [3] d'un David non couronné- non encore né à la vie royale, cela dans la simplicité du décors champêtre enluminé. Ce choix renvoie à l'idée de l'homme encore jeune - brillant, mais en puissance d'être roi.
A Toulouse, l'on peut voir un David, roi couronné d'âge mur , émergeant d'une niche et juché sur un rustique pliant de toile en X, lui-même posé sur un chien endormi dont le dos évoque une courbure.
David. Portail de la salle capitulaire du prieuré de la Daurade.
Vers 1170. Musée des Augustins, Toulouse.
L'idée d'inversion par le manteau, présente semble t-il, à Toulouse, s'accompagne ci-dessous d'un renversement.
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Bibliographie, liens: |
[1] Iconographie: Enluminures, David à la harpe.]
Les cordophones, ethnomusicologie:
[2[ http://www.ethnomusicologie.net/eo7.htm
Voir aussi: La classification de Sachs et Hornbostele
[3] David humilis et simplex.
- Le symbolisme politique de David à la harpe dans le Penser du Royal Mémoire de Guillaume Michel (1518) Dominique Vinay https://www.persee.fr/docAsPDF/albin_1154-5852_2005_num_17_1_998.pdf
https://journals.openedition.org/medievales/7190
- Figures de l’harmonia mundi dans les manuscrits et les stalles gothiques en France
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